Une certaine braderie...

Publié le par charolet

 

boule

Hier, Jean-Claude Trichet a déclaré qu'"il existe un niveau énorme d'incertitude au niveau mondial". Certes. Pour autant des opportunités demeurent sur les marchés, il suffit d'avoir le coeur suffisamment accroché pour aller les chercher ! Investisseurs de long terme, passez votre chemin. Ces opportunités ne concernent que les amateurs de trading qui oseront s'aventurer dans les secteurs les plus touchés depuis la crise, comme les valeurs bancaires.

Pour exprimer sans détour notre vision des choses et planter le décor, une correction de -50% des principales banques inscrites au CAC 40 intègre un scénario pire que la faillite de la Grèce.

Ce magnifique épouvantail ne suffit plus à expliquer à lui seul pourquoi le Crédit Agricole s'est retrouvé, le mardi 5 septembre, 10% plus bas que son précédent plancher historique des 6 et 9 mars 2009, en pleine capitulation post-Lehman.

D'après les derniers éléments qu'elles ont communiqués aux marchés et à la BCE, les valeurs bancaires ne capitalisent même plus leur valeur d'actif et offrent un rendement supérieur à 7% (pour mémoire, les opérateurs télécom affichent entre 9 et 11%). Pourtant, même à ces prix de braderie, sans précédent depuis octobre 2008 ou mars 2009, plus personne n'en veut.

Après trois vagues de capitulation en l'espace d'un mois et de nouveaux plus-bas annuels, le potentiel de repli supplémentaire semble bien moins considérable que le potentiel de rebond (c'est purement mécanique). Prenez l'exemple du Crédit Agricole qui vient de perdre 7 euros en quatre mois. Il lui sera plus facile d'en reprendre 3,5 (la moitié du terrain perdu) que d'en perdre autant (pour aboutir à une rechute sous le seuil des 2 euros qui rapprocherait le titre de la penny stock).

Et si jamais l'analyse technique admettait ? en se basant sur l'exemple de Lehman ou de Citigroup ? que le Crédit Agricole puisse perdre encore plus de la moitié de sa valeur, cela impliquerait que la communauté financière considère la "banque verte" en faillite. C'est une hypothèse qui peut être formellement écartée dans la mesure où l'Etat français ne peut se permettre que la seconde banque du pays soit considérée comme insolvable.

Elle peut perdre de l'argent ? au lieu d'en gagner ? si un défaut de la Grèce l'oblige à passer plusieurs milliards de provisions (le chiffre paraîtrait énorme mais elle en a les moyens), elle pourrait voir une partie de ses fonds propres partir en fumée... mais dans ce cas, l'Etat déciderait de la recapitaliser d'urgence car aucune menace systémique ne saurait être tolérée et le même raisonnement vaut pour la Société Générale, Natixis ou encore Dexia.

Voyons maintenant ce que nous suggère l'analyse du secteur bancaire. Ce dernier affiche -40% depuis le début de l'année et -50% en deux mois au moment où nous écrivons ces lignes. A 310 points, l'indice sectoriel est au plus bas depuis le 12 mars 2009, bien plus bas que les 377 touchés au pire de la crise post-Lehman, le 21 novembre 2008.

Publié dans Finances Europe

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